[ Pobierz całość w formacie PDF ]

part et d autre, les contestations auraient pu mal tourner. Aussi
 79 
M. Bourcart ne ces sait-il de recommander ses hommes
d viter tout contact avec l quipage du Repton, soit en mer,
lorsqu ils croisaient sur les mmes parages, soit terre, lorsque
les embarcations allaient faire du bois ou pcher entre les ro-
ches.
En somme, on ne savait pas si le Repton russissait ou non,
et pour tout dire, on ne s en inquitait gure. Le Saint-Enoch
l avait rencontr dans sa traverse entre la Nouvelle-Zlande et
la cte amricaine. Quand il aurait quitt la baie, il ne le rever-
rait sans doute plus au cours de cette campagne.
Avant le dpart, un cachalot fut encore signal trois mil-
les en dehors de la lagune. C tait le plus gros que l on et ja-
mais rencontr, et, cette fois, les embarcations du Repton se
mirent en chasse tardivement, il est vrai.
Afin de ne point donner l veil ce cachalot, la pirogue du
lieutenant Allotte, filant par jolie petite brise, manSuvra de
manire ne point effaroucher l animal. Toutefois, quand on fut
bonne porte, celui-ci sonda et on dut attendre qu il remontt
la surface de la mer.
Trente-cinq minutes s tant coules partir de son der-
nier plongeon, il resterait donc peu prs le mme temps sous
l eau, et il n y eut qu le guetter.
Son apparition s effectua dans le temps prvu, sept ou
huit encblures de la pirogue, qui se lana de toute sa vitesse.
Le harponneur Ducrest tait debout sur le tillac, Romain
Allotte tenait son louchet la main. Mais, en ce moment, le ca-
chalot sentant le danger, battit la mer avec une telle violence
qu une lame remplit moiti l embarcation.
 80 
Comme le harpon l avait atteint droite, sous la nageoire
pectorale, l animal s enfona et la ligne dut lui tre file avec une
telle rapidit qu il fallut l arroser pour qu elle ne prt pas feu.
Lorsqu il reparut, il soufflait le sang et quelques coups de lance
l achevrent sans trop de peine.
Donc la besogne fut termine avant l arrive des pirogues
anglaises, qui n eurent plus qu retourner au Repton.
Aprs la fonte du gras, matre Cabidoulin porta au compte
de ce cachalot quatre-vingts barils d huile.
L appareillage avait t fix au 17 juin. M. Bourcart, se
conformant l avis du capitaine amricain, allait faire voile
pour l le de Vancouver.
Le Saint-Enoch possdait alors dix-sept cents barils d huile
et cinq mille kilogrammes de fanons. Lorsqu il les aurait livrs
Victoria, le capitaine n hsiterait pas entreprendre une se-
conde campagne dans le nord-est du Pacifique. Cent cinquante
jours s taient couls depuis son dpart du Havre, et la relche
la baie Marguerite avait dur du 9 mai au 19 juin. Sa coque et
son grement se trouvaient en bon tat, et, Vancouver, il pour-
rait refaire ses approvisionnements.
La surveille du dpart, une occasion se prsenta pour
l quipage d entrer en communication avec les hommes du Rep-
ton. Voici dans quelles circonstances.
Les pirogues du second et du lieutenant Coquebert, en-
voyes terre, devaient rapporter un reste du bois abattu et
faire de l eau l aiguade.
MM. Heurtaux, Coquebert et ses matelots taient dj sur
la grve, lorsque l un d eux s cria. Baleine !& baleine !
 81 
En effet, une femelle de forte taille, accompagne de son
baleineau, passait un demi-mille de la crique en gagnant vers
le fond de la baie.
Certes, il y eut unanime regret de ne pouvoir lui donner la
chasse. Mais les deux pirogues, commandes pour un autre ser-
vice n taient pas en tat, n ayant ni harpon ni ligne. Il en tait
de mme bord du Saint-Enoch, qui, ses garants dgarnis, son
matriel de virage dmont, se tenait prt lever l ancre.
Or, au dtour de l une des pointes de la crique, deux em-
barcations apparurent.
C taient les pirogues du Repton, qui poursuivaient la ba-
leine signale.
Comme elles se rapprochaient dans l intention de prendre
l animal revers, on ne les perdrait pas de vue.
Elles s avanaient, sans bruit, spares par la distance d un
bon mille, l une tant partie bien aprs l autre. La premire ve-
nait de mettre son pavillon l arrire pour annoncer qu elle se
prparait attaquer. Quant au Repton, il attendait, sous petite
voilure, trois milles dans l est.
MM. Heurtaux, Coquebert et leurs hommes gravirent une
butte en arrire du ruisseau, d o le regard pouvait s tendre sur
toute la lagune.
Il tait deux heures et demie, quand le harponneur de la
premire embarcation se vit bonne porte.
La baleine, qui jouait avec son petit, ne l avait pas encore
aperu, lorsque le harpon traversa l air.
 82  [ Pobierz całość w formacie PDF ]

  • zanotowane.pl
  • doc.pisz.pl
  • pdf.pisz.pl
  • typografia.opx.pl